jeudi 8 décembre 2011

Les coopérations entre professionnels de santé

Le Centre d’Analyse Stratégique, organisme rattaché au Premier Ministre
produit une Note d'Analyse N° 254- décembre2011 
                     Les coopérations entre professionnels de santé
Après les propositions pertinentes du rapport E.HUBERT et le scepticisme 
de celle-ci  sur les chances d'adaptation rapide de l'organisation des soins 
notamment de premier recours, cette note du C A S , tout aussi pertinente
commence ainsi:
"À quoi ressemblera l’offre de santé en France dans vingt ans ? 
Les défis sanitaires sont nombreux : hausse des maladies chroniques, 
vieillissement de la population, évolution de la démographie médicale, etc."

Ces défis n'attendront pas 20 ans : ils sont actuels, décrits sous maints
aspects, augmentent le  renoncement aux soins de certaines populations 
d'usagers de la santé:offre parfois rare (et donc chère) et diminution 
des ressources pour financer le "reste à charge"

Or dit le C A S    évoquant en France, des démarches  encore marginales,:
"la coopération entre professionnels de santé, grâce à laquelle personnels
médicaux et paramédicaux peuvent développer de nouveaux modes 
d’exercice collectif et opérer entre eux des transferts d’activité 
afin d’optimiser la production de soins.....permettrait, sous certaines
conditions, de mieux adapter l’offre aux besoins des patients et d’améliorer
l’efficience du système de santé en réduisant le poids des dépenses hospitalières"

Appliquer les cinq  propositions du C A S pour maintenir 
"le meilleur système de santé du monde"?

Qui freine ?


2 commentaires:

  1. Privilégier le binôme médecin généraliste/infirmière est très consensuel, très probablement à juste titre. ce qui est plus problématique est la création d'une infirmière clinicienne en soins primaires, a priori une bonne idée. comme d'habitude en France, ce qui va bloquer, ce sont les modalités pratiques, et elles ne sont pas minimes du côté infirmier : modifications du "décret de compétences" et problème de la rémunération. sur ce dernier point, il faut noter qu'en dehors des "retails cliniques", créés et gérés par des infirmières, les expériences "qui marchent" impliquent des infirmières salariées ...

    l'attachement des représentants des professions de santé (quant aux intéressés eux mêmes, il est bien difficile de le savoir) au paiement à l'acte complique le problème. ainsi, les centres de santé, dont un rapport IGAS récent rappelait qu'ils se sont montrés une bonne solution dans les banlieues défavorisées, sont plombés par le paiement à l'acte, très mal adapté à leur fonctionnement. Croyez vous que cela fait chercher une autre solution de financement ? pas du tout : cela condamne les centres de santé !

    je crois vraiment que les propositions des bureaucrates, aussi fondées soient elles sur une littérature internationale sérieuse, gagneraient à se confronter aux réalités du "terrain". mais cela suppose des enquêtes minutieuses et longues, sans doute ingrates, avec des vraies gens, et non l'écoute polie des seuls "responsables" syndicaux, associatifs ou autres.

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  2. Serge Canasse écrit :"je crois vraiment que les propositions des bureaucrates, aussi fondées soient elles sur une littérature internationale sérieuse, gagneraient à se confronter aux réalités du "terrain". mais cela suppose des enquêtes minutieuses et longues, sans doute ingrates, avec des vraies gens, et non l'écoute polie des seuls "responsables" syndicaux, associatifs ou autres."
    je partage à 100%la nécessité de se confronter au terrain , surtout quand on parle d'accès aux soins de premier recours et donc de proximité.
    Pourquoi faudrait-il des enquêtes minutieuses et longues ? a/ pour éviter que disparaissent des structures existantes et menacées (centres de santé du régime minier par exemple)b/ pour en finir avec les annonces verbeuses des élus qui promettent des maisons de santé quand il s'agit d'un partage de locaux et de secrétaires!
    A quoi servent les A R S dont c'est la mission et qui ont toute l'info nécessaire sur les dégradations actuelles et prévisibles de l'accès aux soins.
    Quand les associations de "malades" comprendront-elles qu'il faut aussi en Région des actions horizontales d'usagers et pas seulement de "patients" pour s'inviter vraiment aux interminables discussions d'organisation sanitaire entre l'administration et les professionnels de santé?
    Si on ne sait pas toujours qui freine, ON SAIT CE QUI FREINE !

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